Le pouvoir a-t-il un sens ? (17)

Publié le par Jean Dornac

A quoi sert-il de voter dans un semblant de démocratie ?

Cette dix-septième partie de l’analyse sur les pouvoirs, pourrait bien choquer un certain nombre d’entre vous. Pourtant, la question que je pose est incontournable si l’on accepte mes divers postulats exprimés précédemment.

Le pouvoir et « nous », nous le peuple.

Que dit l’article 3 de notre Constitution à ce propos :
« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution

Cependant, comme nous l’avons vu dans le texte précédent, nous n’exerçons pas la souveraineté nationale. Ce n’est qu’un leurre. En fait, et c’est écrit dans l’article de la Constitution, nous déléguons notre droit de souveraineté par les représentants élus et par la voie du référendum. Mais, le plus souvent, comme nous l’avons vu tout au long de l’analyse, ceux à qui nous confions « notre » droit au pouvoir, en abusent et finissent, sous une forme ou une autre, par nous tromper et abuser de nous.

L’exemple le plus cru de ces dernières années, je dirais même l’exemple le plus vulgaire du pouvoir qui se moque du peuple, est celui de l’inefficacité complète du référendum. Comment oublier, si l’on prend la démocratie au sérieux, la manière dont le pouvoir incarné par Nicolas Sarkozy, a volé, ni plus ni moins, sa souveraineté au peuple dans l’affaire du référendum sur la Constitution européenne ? Il a biffé, avec la complicité d’une majorité de parlementaires, le « NON » à cette constitution voulu par une majorité du peuple. A partir de là, il ne faut pas être exceptionnellement lucide pour affirmer que la partie concernant le référendum dans l’article 3 de la Constitution française, n’est composée que de mots, vides de sens, vides de toute réalité pratique. De fait, les fameux « représentants » que nous nous acharnons à élire, en croyant bien faire, décident pour nous sans nous consulter, sans tenir le moindre compte de notre avis ou de notre volonté.

La démocratie est tombée très, très bas. Car, si l’on regarde bien, aujourd’hui, le peuple a plus de chance d’influencer le pouvoir au travers des sondages qu’au travers d’un quelconque vote. Et il ne s’agit pas de pessimisme ou de mauvaise foi, non, il s’agit juste d’une constatation et d’un peu de lucidité.

Dans le même ordre d’idées…

Notre souveraineté et les instances européennes :
Comment encore parler de « souveraineté du peuple » lorsque les membres de la commission européenne, toute-puissante dans ses décisions, ne compte aucun membre élu ne serait-ce que par l'un des pays membres ? Je suis pour une Europe réelle, une Europe des peuples, mais pas pour une Europe soumise aux diktats de quelques décideurs que personne au sein des peuples n’a élu. Cette commission dicte des « directives » et nous n’avons rien à dire, rien à décider ! Vive la « démocratie » à l’européenne et à la sauce de la commission ! Comment encore parler sérieusement de démocratie ?

Notre souveraineté et les instances internationales :
Il en va exactement de même pour les organismes internationaux comme l’OMC, l’OMS, le FMI, etc. Nul citoyen d’un peuple n’a son mot à dire quant à la désignation d’un membre de l’une de ces organisations. Pourtant, elles se permettent de prendre des décisions qui nous concernent tous ! Vous avez dit « démocratie » ?…

Dans les cas qui vont suivre, nous nous éloignons du cercle du pouvoir politique et des « droits » si généreusement, mais si inutilement, octroyés par la Constitution. Cependant, les quatre cas que je cite, nous concernent dans la vie de tous les jours, voire concernent notre vie personnelle, mise en danger par des gens qui sont toujours proches du pouvoir, et qui, souvent, trop souvent, de plus, influencent les pouvoirs dans leurs décisions, là où nous, le peuple, ne sommes que méprisés et rejetés comme « ignorants ».

Par rapport aux instances militaires :
Tentez donc, si vous êtes un civil, un membre du peuple, de vous mêler des affaires militaires ! On vous fera vite comprendre que vous n’y connaissez rien et que, de toute façon, tout est couvert par « le secret défense ». Pratique, le « secret défense » ! Il permet de faire tout et son contraire sans le moindre contrôle du peuple… Ah, je croyais que nous détenions la « souveraineté »…

Par rapport aux instances scientifiques :
Qu’avons-nous à dire par rapport aux décisions prises par les cercles du pouvoir scientifique ? Rien ! Rigoureusement rien ! Qu’il s’agisse de nucléaire, d’OGM, de nanotechnologies, pour ne parler que des techniques plus ou moins récentes, le pouvoir politique complice du pouvoir financier et scientifique, nous les impose. Et ceci, quels que soient les éventuels dangers liés à ces techniques. Dangers évident pour le nucléaire, dangers plus que probables pour les OGM de même que par rapport aux nanotechnologies. L’avis du peuple est méprisé et si, comme c’est le cas des faucheurs volontaires, il résiste, le pouvoir envoie ses forces répressives, arrête ceux qui résistent, les poursuit en Justice avant d’en enfermer certains dans les prisons. Cerise sur le gâteau : Désormais, un résistant aux pouvoirs est contrôlé génétiquement au même titre qu’un pervers sexuel… Où donc se cache la « démocratie » ?

Par rapport aux instances financières :
Il en va, bien entendu, de manière identique lorsqu’il s’agit du pouvoir financier. Aux yeux de celui-ci, la notion de peuple n’a guère d’existence et encore moins d’intérêt. Car pour le monde financier, il ne peut y avoir qu’ « intérêts », que gains, que rentabilité ! Alors, un peuple, ça rapporte combien ? A la rigueur, certains membres du peuple peuvent être intéressants par les sommes détenues, sommes forcément convoitées par un monde de la finance avide d’enrichissement permanent. 

Voter ou ne pas voter, là est la question !…

Il est bien évident qu’une question aussi importante ne peut être réglée dans un si petit texte. Cependant, je voudrais poser des jalons, sortir des sentiers mille fois battus. Depuis tout petit, j’entends partout dire et répéter que « voter » est un devoir ! Pour appuyer une telle affirmation, on nous dit, sans cesse, que nombre de nos ancêtres sont morts pour cette « essence » de la liberté. Oui, beaucoup sont morts pour que nous puissions voter, pour que nous puissions choisir le pouvoir qui doit nous gouverner. Mais, franchement, je ne suis pas persuadé que ces mêmes ancêtres nous diraient, aujourd’hui, que nous devons encore voter. Ils ont obtenu ce « droit » en renversant la dictature des rois et des successions automatiques. Or, si l’on y réfléchit bien, et au vu des réflexions précédentes de la série sur le pouvoir, y a-t-il, aujourd’hui, une grande différence entre le pouvoir des rois et celui d’une « présidence » de plus en plus absolue ? En effet, que penser d’une présidence qui ne tient nul compte de l’avis et des votes du peuple, d’une présidence se permettant de ridiculiser le « droit de vote », notre droit de vote, en biffant notre choix comme nous l’avons vu avec le résultat du référendum de 2005 ? Que faut-il penser d’une présidence qui affiche à grands renforts médiatiques son amour des richesses, sa folie du luxe ? Sommes-nous si éloignés d’une monarchie ?

Dans ces conditions, en quoi est-il utile encore de considérer que le « vote est un devoir » ? Ne s’agit-il pas d’un leurre aussi grossier qu’énorme ? En fin de compte, quelle est la différence entre une monarchie absolue et une monarchie élective ? La différence est infime…

Un acte inutile et qui a perdu tout sens

On me rétorquera qu’il suffit de voter pour un autre parti, un autre individu pour que tout change. Hélas, pour beaucoup de raisons, ceci n’est qu’une illusion, une de plus. Pourquoi ?

Qu’on le veuille ou non, qu’on accepte de le voir ou non, le pouvoir appartient aux riches ! Auparavant, c’étaient surtout les pouvoirs physiques et violents qui s’accaparaient le pouvoir d’un pays. Désormais, ce sont les pouvoirs financiers, plus retords encore, mais en apparence moins violents, qui prennent la réalité du pouvoir en plaçant à la tête des pays, notamment du nôtre, leurs « valets médiatiques ». Il est triste de constater lucidement que les pouvoirs financiers utilisent les méthodes du marketing pour « lancer » leurs candidats, puis imposent à leur « président » d’utiliser les mêmes méthodes de marchands pour nous gouverner. Ce qui est surtout triste, c’est que ça marche !
Tout cela n’est pas sérieux et, pire, est extrêmement dangereux pour la paix dans le monde et pour la paix civile de notre pays. Car, lorsqu’on est un « produit-marketing », on se vend ou s’allie facilement au plus offrant, au plus puissant… Faut-il chercher ailleurs le subit et pas surprenant rapprochement et alignement de la politique française sur la politique américaine ? Non, ce n’est qu’une conséquence logique. Mais qui, en France, même parmi les partisans de l’actuel président, souhaitait un tel rapprochement, un tel alignement sur la politique d’un pays devenu synonyme d’agresseur continuel des pays possédant quelque richesse naturelle ?

On insistera pourtant, en me répétant qu’il suffit de voter pour un autre parti, un autre individu… Je répondrai que ce n’est pas si simple que ça, et pour plusieurs raisons majeures.

Le pouvoir se partage entre gens de même culture et éducation. On peut ne pas vouloir le voir, ne pas vouloir le savoir, mais si l’on y regarde de près, cela reste une vérité bien établie depuis longtemps. Argent, culture et éducation communes, c’est vraiment ce qui lie la plupart des candidats à la présidence depuis pas mal de temps déjà. Il suffit d’ailleurs de voir comment le budget des présidents augmente de façon faramineuse, pendant que le pouvoir d’achat de tant de citoyens, lui, baisse à allure toujours accélérée.

Lorsque l’ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, lançait sa supplique aux Français en implorant presque la phrase suivante : « Votez pour qui vous voulez, mais votez pour l’un des partis de pouvoir » (version approximative), je pense qu’il avait en tête plutôt ceci : « Votez pour qui vous voulez, mais votez pour l’un des nôtres, l’un ou l’une de ceux qui sortent soit de l’ENA, soit qui est riche ou en tout cas élevé dans une culture correcte, c’est-à-dire la nôtre. » Sous-entendu, surtour pas issu du peuple… C’est vrai, j’interprète, mais je ne crois pas être très éloigné de la pensée de M. Raffarin qui se permet même, ces derniers jours, d’affirmer que pour la direction du parti socialiste (en quoi ça le regarde ?), il préfère Ségolène Royal à tout autre candidat ! Probablement pense-t-il, à ce propos, au maire de Paris Bertrand Delanoë. Il faut dire que Ségolène Royale est énarque alors que Bertrand Delanoë ne l’est pas… (à ma connaissance, du moins) ceci explique probablement cela…

Donc, l’on voit, dans cet exemple tout récent, à quel point les gens de même culture font ce qu’il faut pour promouvoir l’un ou l’une des leurs, quitte à se mêler de ce qui ne les regarde pas … Tout cela n’est pas innocent, car qui dit même culture dit, à quelques détails près, même politique, même pensée unique, même pensée à imposer au peuple ignare. Au sortir de l’école, le choix d’un énarque voulant devenir politicien, se fait en fonction des  « bonnes places » disponibles dans un parti, bien plus que par ses convictions à supposer qu’il en ait… Comment espérer, dès lors, que notre vote puisse changer quoi que ce soit ? D’élections en élections, on retrouve les mêmes partis politiques, avec les mêmes personnages à leur tête et, pendant des décennies, les mêmes candidats aux présidentielles, à la députation ou n’importe quel autre poste politique.

Les milieux financiers qui tirent les ficelles de toute la vie politique d’un pays comme le nôtre, ceci bien sûr pour leur plus grand bénéfice, veillent à ce qu’aucun autre candidat « sérieux » qui n’est pas issu du sérail des possédants, ou du même clan culturel, ne puisse être élu. Un candidat vraiment indépendant, quelle que soit la qualité de sa personnalité, la hauteur de ses idées aura un poids énorme à supporter s’il veut être candidat aux élections présidentielles françaises.

Un premier poids, le fait de n’être pas connu, ou seulement connu d’un cercle restreint d’amis ou de supporters. Ce fut le cas de Pierre Rabhi qui en dépit de ses vastes qualités humaines n’a rien pu faire lors de sa candidature aux présidentielles de 2002 où, au final, il n’a pas même pu se présenter au premier tour, restant simple postulant à la candidature.

Deuxième poids, être diffamé par certains médias : Ainsi, José Bové fut systématiquement présenté comme un candidat d’extrême gauche, violent et destructeur des biens d’autruis (OGM). Rien de tel pour angoisser les électeurs âgés…

Troisième poids non négligeable : L’obligation d’être parrainé par 500 élus locaux. Pierre Rabhi n’en obtint que 300… Quant à José Bové, il n’a obtenu ses 500 signatures qu’à l’ultime moment. Et, bien sûr, sous le feu des diffamations qui ne datent pas d’aujourd’hui, son score fut misérable le soir du premier tour.

Quatrième poids, le poids médiatique : Le jeu malhonnête des médias dont il faut vraiment se demander pour qui ils « roulent ». Nous connaissons la réponse, inutile d’insister là-dessus, c’est trop lamentable. Ce qu’il faut retenir, je le crois, c’est que de ce côté-là, sensé être indépendant, c’est « tout pour les uns » (en favorable), et rien ou presque pour les autres (toujours d’un point de vue favorable).

Cinquième poids, le plus lourd assurément : Cette barrière-là, il est évident que la majorité d’entre nous ne peut pas la passer. Tout devient affaire d’argent, aussi bien pour l’inscription que pour la campagne, les affiches, les colleurs d’affiches, les salles pour les meetings, les médias, etc… José Bové, par exemple, a dû faire un appel aux citoyens, après la campagne, pour payer ce qu’il devait encore… La sélection par l’argent est la garantie même que la démocratie élective n’est plus qu’un leurre ! Qu’on s’approprie le pouvoir par la naissance ou par l’argent, quelle est donc la différence du point de vue de la démocratie ? A mes yeux, il n’y a pas de différence, à tel point, d’ailleurs, que ces dames et messieurs, une fois élus, exigent des égards, des courbettes, des politesses déplacées confinant à la flagornerie, une flatterie aussi ridicule que celle qui sévissait à la cour au temps des rois.

Alors oui, si vous tenez à voter malgré tous ces faits, sachez que vous élirez le membre d’une nouvelle lignée de « nobles », de cette « noblesse élective » qui plaît tant à tous ceux qui se croient importants. Mais croyez-vous, après cela, avoir fait un quelconque devoir ? Mais non, voyons, vous n’avez qu’aidé une personne à entrer ou rester dans le cercle restreint des possédants du pouvoir, des oppresseurs de demain. Vous aurez aidé une personne à s’enrichir plus que de raison au détriment de tous ceux, dans le pays qui, déjà, ont de la peine à subsister. Vous aurez aidé, sachez-le, à élire une personne qui, presque à coup férir, votera demain des lois qui vous appauvriront, des lois qui vous enfermeront, même à ciel ouvert, des lois qui, peu à peu, restreignent , une à une, vos libertés, celles-là mêmes nos ancêtres ont cru vous donner par le droit de vote. Que cela est dérisoire et triste à la fois, ne trouvez-vous pas ?


Voter blanc ou s’abstenir ?

On va encore me rétorquer que le vote blanc ou nul existe ! Qu’il permet de « faire son devoir » et de montrer clairement que vous n’êtes pas d’accord avec ce personnel politique qui n’a rien à faire des intérêts essentiels du peuple, mais tout à faire avec ses propres intérêts, comme nous le voyons quasi vulgairement avec le pouvoir incarné par Nicolas Sarkozy. Je voudrais bien suivre ce précepte de ceux qui tiennent à voter. Je l’ai d’ailleurs fait un temps, mais en pure perte ! Tout simplement parce que ni le vote blanc, ni le vote nul, ne sont pris en compte dans les résultats d’une élection. C’est comme si ces électeurs-là n’existaient pas… On s’en fiche de leur position, la seule chose qui compte, ce sont les voix qui peuvent être comptabilisées pour accéder à l’ambition démesurée des candidats, de la plupart des candidats des partis de pouvoir. Voter blanc ou voter nul, c’est se déplacer pour rien, c’est juste se donner bonne conscience, mais, toujours, bien que ces types de votes ne soient pas pris en compte pour le résultat, ils sont comptabilisés pour le nombre de votants, ce nombre qui, aux yeux des politiciens est le chiffre clé de la persistance d’un système qui les fait vivre et vivre confortablement ! Voter blanc ou nul revient donc, même si c’est inconscient chez ceux qui voudraient ainsi montrer leur désapprobation, à légitimer et faire perdurer tout le système, si malade soit-il. Echec total, donc…

Voter ou ne pas voter, quel enjeu ?

De fait, et on le voit le soir d’une élection dans les shows télévisés dont raffolent autant les politiciens que les journalistes, seule l’abstention provoque quelques rides d’angoisse sur les visages bien lisses des politiciens entraînés par les gens du marketing à ne rien montrer de leurs états d’âme. Une abstention importante les met tellement mal à l’aise qu’ils transpirent de peur. Observez-les bien ! Vous verrez ce qui peut changer le système et ce qui ne sert à rien… C’est très instructif !

L’enjeu de l’abstention ou de la participation à une élection, c’est de décider si nous voulons faire durer encore longtemps un système qui se moque de nous de façon aussi permanente. C’est choisir de lui porter un coup fatal en nous détournant de ce « droit » très fantaisiste que d’aucuns nous présentent comme un devoir. Dans d’autres pays, les politiciens poussent la crainte de se voir dessaisis du pouvoir très loin, en obligeant les citoyens, sous peine d’amende, à participer à la consultation. Bonjour, le respect de la liberté !

Faire le choix de l’abstention, c’est montrer au monde du pouvoir que nous ne sommes plus dupes des tromperies ; c’est lui montrer que nous n’avons plus la moindre confiance en lui ; c’est lui montrer que, d’une façon ou d’une autre, nous allons vers autre chose.

Pour aller vers quoi ?

Créer d’autres conditions de vie n’est pas chose simple, ni chose rapide. Mais si l’on comprend que l’ensemble du système actuel a échoué, si l’on se rend compte que le monde politique a abdiqué son pouvoir en faveur du monde de la finance, si l’on se rend compte, enfin, que l’humanité va droit dans le mur avec ce système, alors nous savons que nous devons imaginer un autre futur.

Je n’ai pas, personnellement, de solutions à vous proposer. Cependant, il apparaît que l’une des pistes importantes existant déjà, c’est ce qu’on appelle les « alternatives ». Par exemple, les Amap, sorte de coopérative ou un agriculteur s’engage à produire des légumes de qualité et où, parallèlement, des consommateurs s’engagent à lui acheter ses produits. Tout cela hors des circuits habituels. C’est le principe de cette alternative-là qu’il nous faut développer dans tous les domaines. Il y a d’autres exemples qu’on peut trouver sur Internet, comme les écovillages, par exemple...

Le principe d’une « alternative », c’est créer d’autres conditions du « vivre ensemble », des conditions respectueuses des individus comme des groupes. C’est de vivre sans avoir besoin du pouvoir ou du monde financier. Cela demande une vie plus raisonnable, l’abandon de l’esprit de consommation, devenir, le plus possible, décideur de notre propre vie. En fait, c’est devenir véritablement adulte !

Si une bonne part de la population faisait ce choix et parvenait à un vrai et bon résultat, nul doute que les puissants n’admettraient pas ce changement qui diminuerait drastiquement leur pouvoir sur nous. Nul doute, non plus, qu’au bout d’un certain temps, nous assisterions à une grande répression, surtout parmi les têtes pensantes et les dirigeants des diverses alternatives. Et au bout, il ne serait pas impossible que ces puissants usent de la violence montrant, ainsi, ce qu’ils sont réellement.

D’où, j’en suis absolument convaincu, la nécessité d’apprendre au plus vite ce qu’est la non-violence et ses pratiques de luttes, de résistances déterminées mais toujours dans le respect des humains, dans le respect de nos adversaires.

C’est un lourd défi, mais c’est faisable, si nous le voulons vraiment.

à suivre...

Publié dans Le pouvoir et nous...

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C
CorrectionA la place de "leur intérêt personnel" lire "l'intérêt personnel" car bien entendu, tout le monde y compris moi sommes concernés par cette notion d'amélioration possible à laquelle il est un devoir individuel et collectif de s'y atteler dès à présent et représentant une tache infinie
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C
Quant à la tempête funeste, ceci peut sembler de la « science fiction humanoïde » et cependant, je suis assez enclin à envisager le déroulement des évènements à venir tout autrement<br />  <br /> Il me semble ne pas être la seule à ressentir la fin d’une époque avec une impression d’accélération du temps et une montée de prise de conscience de la vérité propre<br />  <br /> Je pense effectivement que sur les concepts et valeurs établies par l’homme tant en économie, politique, religions, ordre du temps et hiérarchisation établie par l’homme pour l’homme et ses besoins non fondamentaux… la nature qui nous accueille depuis toujours aura l’établissement de sa valeur propre sur laquelle l’homme n’a aucun pouvoir<br />  <br /> Ainsi, je ne serais pas étonnée de voir un bouleversement général et planétaire en lequel les gens les plus honnêtes et sincères seront les invités, les élus, les rescapés, à savoir les mieux pourvus pour y faire face car en simple position d’ouverture de cœur et de tout temps habitués à des conditions de vie rude ou épreuves faisant appel à leur force intérieure, n’ayant pas perdu ce rapport à la nature nécessaire pour survivre et donc les plus enclin à entretenir un rapport privilégié avec la terre, même si certains hommes de pouvoir y ont imposé leur autorité ne pouvant pas contrarier l’intention première de la personne volontaire et docile, abusivement manipulée, car ceci n'altère en rien sa disposition d’esprit première demeurant saine<br /> Par ailleurs, ils sont les seuls à vivre au moment présent, non étouffés par la peur de manquer, confiants et attentifs de l’instant plus que d’échafauder des perspectives acrobatiques ne visant le plus souvent qu’à nourrir leur intérêt personnel plus que le partage collectif <br /> C'est vers cela que l'homme doit aujourd'hui le plus se rapprocher, en conjuguant Amour à tous les temps <br /> Et ce travail ne peut se faire que par et pour soi dans l’optique d’enfin considérer l’homme comme un passager sur terre doté de capacités à vivre avec, en belle harmonie d’égalité et de respect qui se présentent comme les valeurs prioritaires que nous enseigne la terre en univers<br />  <br /> DAME NATURE<br />  <br /> Infinis vents et pluie font des larmes et des cris D’une nature épuisée comme ayant tout donné Ne sachant plus que faire ne pouvant plus se taire Tellement il est pressant de regarder l’instant <br />  <br /> Elle reconnaît la main qui aime le labeur Et embrasse le cœur du joyeux travailleur Qui versent dans la terre des sentiments sincères En brassées de sueur fait gerbes de bonheur<br />  <br /> Ecoutons la parler et parfois chuchoter Tendons bien nos oreilles sur autant de merveilles Qu’elle sait bien susurrer à qui veut se pencher De quelques nouveautés qu’elle nous a réservées<br />  <br /> Mais souffre de ce monde qui en devient immonde Et se demande pourquoi on ne l’écoute pas Un remède à la faim elle offre à chacun Qui au lieu du partage cultive son avantage<br />  <br /> Tout ce qu’elle a donné avec grâce et bonté Devient terrain de guerre et monde des affaires Géante place de foire sans amour ni espoir Cahot de la pensée pour des choses insensées<br />  <br /> Elle ose donc la colère se poser sur ses frères En invitant le ciel à combattre en duel Dans une lutte vicieuse elle en devient fiévreuse Et se met à trembler à force de gronder<br />  <br /> En paroles déchaînées fait la rage monter Crachant braises et cendres à qui veut bien l’entendre Hurlant haut sa défaite en guise de tempête Criant son désarroi avec des mots d’effroi<br />  <br /> Rien ne peut l’arrêter dans cette course effrénée Qui avale la confiance en guise de dernière chance A se rompre le cou pour que tous ceux avouent Répondre à certaines lois qui ne vont pas bien droit<br />  <br /> Il faudra la prier, se remettre à ses pieds Et oser l’implorer de venir nous aider Elle fera de son mieux pour répondre à nos vœux Quand l’homme aura compris qu’il n’est autre que petit !<br />  <br /> Le 1er mars 2007<br />  <br /> Bonne journée pour tous,<br />  <br /> Catherine.
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J
<br /> Oui, chère Catherine,<br /> <br /> Vous n'êtes pas la seule à ressentir la fin d'une époque. Je crois qu'il suffit d'observer, d'écouter pour s'en rendre compte. Tout converge vers un nécessaire changement, vital à la fois pour la<br /> nature et pour l'humain. Espérons simplement que ceux qui survivront sauront en tirer les leçons, cela dit sans faire de catastrophisme absolu.<br /> <br /> Merci pour votre poème !<br /> <br /> <br />
C
Cette puissante bascule du Monde me semble reposer uniquement sur la sagesse de l'homme à honorer enfin la vie, tant humaine qu'animale végétale et minérale, abandonner son égo et son attitude de dualité<br /> <br /> Et demeurer confiant et paisible en coeur<br /> Quoiqu'il arrive<br /> <br /> Bon jour vers tous,<br /> <br /> Catherine.
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J
<br /> Tout à fait d'accord avec vous, chère Catherine !<br /> <br /> <br />
C
Puissiez-vous, pour une fois, vous tromper, notamment sur la nature funeste de la tempête à venir, Jean <br /> <br /> Bon jour pour tous,<br /> <br /> Catherine.
Répondre
J
<br /> Je n'ai, fort heureusement, pas toujours raison. Ce que je dis n'est que raisonnement en fonction d'une situation qui se dégrade très vite un peu partout. Mais, qui sait, peut-être passeront-nous à<br /> côté de cette horreur ? S'il ne me restait pas un peu d'espérance, je n'écrirais plus, vous savez... Donc, espérons, espérons toujours...<br /> <br /> <br />
Y
Et pendant ce temps là, il y en a à l'UMP qui se marrent !<br /> http://delanoe-illusionniste.hautetfort.com/<br /> Et moi ... je garde ça dans mes dossiers pour ressortir plus tard !
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J
<br /> Qu'ils rient... qu'ils en profitent ! Tout montre que ça ne durera pas. En revanche, innocents ou coupables, nous risquons tous de payer un prix exorbitant...<br /> <br /> <br />